dimanche 5 avril 2009

Tranchées

On se regarde l'on se vise l'on se tue
On a creusé des trous pour se mettre à l'abri
Et dans la plaine grise où la terre est battue
Les villages ne sont que de fumants débris

Il pleut depuis trois jours et sur notre capote
La boue gicle et s'étale et se tache de sang
La vase sous nos pieds glaciale clapote
Il faut qu'on reste là et terrible angoissant

Le combat sans répis dure depuis des mois
On prend une tranchée on fortifie un bois
Et les pieds dans la boue étendus près des morts

Tandis que dans la nuit l'obus sinistre passe
Et que des incendies ensanglantent l'espace
Accablés et tremblants sans espoir on s'endort.

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